Dans le cadre de la XIII Journée des doctorant.e.s du laboratoire AMERIBER (UR 3656) de l'Université Bordeaux Montaigne, les participant.e.s sont invité.e.s à s'interroger sur les notions de marge(s) et de marginalité(s) en tant que construction identitaire délibérée et revendiquée par un individu ou un groupe.
La journée se tiendra à l'Institut Cervantès de Bordeaux le mercredi 6 décembre 2023 (les horaires seront disponibles ultérieurement).
Appel à communications
Argumentaire :
Si la marginalité représente le fait d’être en marge, c’est-à-dire à la périphérie ou à l’écart de quelque chose, elle s’applique à tout ce qui – individus, groupes sociaux, pratiques – ne serait pas conforme aux normes, aux critères admis dans un système donné, ou encore ce qui serait considéré comme ayant peu d’importance et n’étant pas essentiel dans ce système (CNRTL).
La marginalisation est le plus souvent le résultat d’un processus subi dont les origines et l’évolution s’ancrent dans le temps. Pour d’autres, vivre dans la marginalité est un choix affirmé, la conséquence d’une décision pensée. Il s’agit d’étudier le processus de marginalisation en tant que construction préétablie que l’individu ou qu’un groupe choisit d’adopter comme l’affirmation d’une différence par rapport à une norme.
Par conséquent, peuvent être examinés la façon et les critères selon lesquels un individu, un groupe, peut entamer un processus d’autodétermination basé sur la revendication de son caractère marginal mais aussi leurs intentions et leurs besoins. À titre d'exemple, il est possible citer les travaux du sociologue américain Howard Becker sur les musiciens de jazz.
Axes d'étude :
Les axes envisagés, mais non contraignants, sont les suivants :
1) Se marginaliser pour revendiquer une autre société
Il s’agit de voir comment l’individu met en place sa marginalité au niveau politique, économique, social ou culturel.
2) Revendiquer sa marginalité ou «retourner le stigmate»
Il s’agit de réfléchir sur ce phénomène désignant tout d’abord un phénomène linguistique, et qui désigne par extension en sociologie la capacité par un groupe stigmatisé de se réapproprier des éléments de son identité.
3) Artiste, être et créer pour se marginaliser ?
Par la nature même de son activité créatrice, l’artiste suppose par sa pensée et sa production la différence. Cependant, cette marginalité est-elle obligatoirement globale (l’individu et son œuvre) et consciente ?
4) Choisir la marge : un effet de mode ?
La multiplication au sein des sociétés occidentales de la fin du XX et du XXI des manifestations visibles d’une appartenance à un groupe (esthétique vestimentaire, tatouage, coiffure) questionne ces choix comme ceux d’une marginalité. Ou doit-on considérer qu’il s’agit seulement du reflet d’une évolution sociétale par laquelle l’individu cherche un groupe d’appartenance dont il adopte les codes pour une période donnée ?
Bibliographie indicative :
ALEGRE Luis, Elogio de la homosexualidad, Barcelone, Arpa Editores, 2017.
BECKER Howard S., Outsiders : études de sociologie de la déviance, Paris, Éd. Métailié, 2020. CHAUCHAT Hélène, La voie communautaire, Paris, Éditions de la Sorbonne, 1980.
COLOMBO Annamaria, GILBERT Sophie, LUSSIER Véronique, « Être jeune et marginal aujourd’hui », in Nouvelles pratiques sociales, vol. 20, n°1, 2007, pp. 39-49.
CRAMERY Kathryn, Language, the Novelist and National Identity in Post-Franco Catalonia, Oxford, Legenda, European Humanities Research Center, 2000.
GUIENNE Véronique, Choisir la marginalité : les lieux de vie, miroir du travail social, Université Paris 10, 1987.
MAFFESOLI Michel, Le temps des tribus : le déclin de l’individualisme dans les sociétés postmodernes, Paris, La Table ronde, 2019.
Modalités de participation
L’événement est ouvert aux doctorant.e.s du laboratoire AMERIBER et des autres laboratoires de recherche de l’Université Bordeaux Montaigne, mais également à celles et ceux provenant d’autres universités.
Les interventions, en français, seront limitées à une durée de 20 minutes. Les propositions de communication sont à soumettre sous la forme d’un résumé de 400 mots environ (titre inclus), accompagné d’une brève notice biographique (1/2 page A4 maximum).
Envoi des propositions jusqu'au 20 octobre 2023 inclus à l’adresse suivante : marginalites@sciencesconf.org. Les réponses seront données au plus tard le 6 novembre 2023.
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